François Bayrou était l’invité du 19:45 de M6, dimanche 19 février.
« J’ai écouté le discours de Nicolas Sarkozy à Marseille et j’ai eu l’impression ou la certitude qu’il a choisi la ligne ‘plus c’est gros, plus ça passe’. Première perle : il dit que le chômage n’a pas explosé en France comme il a exposé ailleurs. On connait les chiffres : 1 million de chômeurs de plus dans notre pays, en 5 ans. Si cela n’est pas une explosion du chômage, alors les mots ne veulent plus rien dire ! Regardez l’Allemagne, qu’il prend toujours en exemple, le chômage y baisse. Il dit également que nous ne devons pas laisser nos enfants payer nos factures. Or, depuis 5 ans, nous avons accumulé 500 milliards de dettes en plus ! Si ce n’est pas mettre nos factures sur le dos de nos enfants, qu’est-ce que c’est ? Il utilise ces mots pour que personne ne regarde la réalité », a analysé le candidat à la présidence de la République.
« Nos grandes entreprises doivent travailler avec les PME »
Alors que la journaliste lui demandait de citer la mesure qui l’identifie, François Bayrou s’est voulu offensif : « Si quelqu’un vous propose un programme en une mesure, renvoyez-le car il n’est pas sérieux ! Evidemment, je ne propose pas qu’une mesure. J’ai choisi de mettre au centre de mon programme, cette chose accablante, aveuglante, qui est que notre pays coule. Pourquoi ? Parce que nous ne produisons plus en France. Toutes les activités partent et cela nous empêche de rendre notre contrat social et nos services publics équilibrés », a-t-il estimé.
« Nous avons de très grandes entreprises, qui savent faire des choses formidables, qui détiennent des brevets et des procédés. Il faut qu’elles travaillent avec les PME, par le biais d’une stratégie nationale, comme nos voisins en ont », a-t-il poursuivi. « Il y a dix ans, Renault produisait en France 1,1 millions de voitures, Volkswagen en Allemagne le même chiffre. Cette année, Volkswagen est montée à 1,3 millions… et Renault est tombée à 400.000 voitures. Si nous ne mettons pas cette question de la production au centre, nous sommes fichus », a alerté François Bayrou.
Pourquoi nous endettons-nous ? Parce que tous les mois nous sommes obligés d’aller acheter ailleurs ce que nous ne produisons plus chez nous. Wolkswagen reste en Allemagne parce qu’ils ont choisi – l’Etat, les chefs d’entreprises, les syndicats – de faire une priorité de maintenir le plus d’activités possibles en Allemagne, quitte à faire fabriquer un certain nombre de pièces à l’étranger dans des pays à coûts plus faibles. Cette volonté nationale là revient à dire : ‘on connait toutes les difficultés de la mondialisation, mais nous allons maintenir les activités chez nous’. Sinon, notre pays va s’effrondrer », a-t-il souligné.
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