François Bayrou était à la cité de la Caravelle, dans les Hauts-de-Seine, pour parler des problématiques des quartiers populaires, mercredi 22 février.
C’est par la ligne 13 du métro que François Bayrou a rejoint les Hauts-de-Seine, mercredi midi. Accueilli par les riverains dès sa sortie de la gare de Gennevilliers, le candidat à la présidence de la République a pris le temps de s’entretenir avec chaque personne venant le saluer. C’est d’abord un sentiment de désarroi que les citoyens ont tenu à lui manifester: « Nous avons eu droit à toutes les promesses en 2007 et aucune n’a été suivie d’effet ». Un constat relayé par les responsables associatifs de « La Balle au centre », rencontrés quelques minutes plus tard.
Face à cette situation, le député des Pyrénées-Atlantiques a proposé une « évaluation citoyenne des promesses ». Cette évaluation, a-t-il expliqué, serait « ouverte aux experts, aux associations et aux citoyens ». Chaque année, ils feraient le point concernant chacune des promesses du futur locataire de l’Élysée. « On peut changer le mode de gouvernance en évaluant et en écoutant les propositions de chacun. « Ce qui est frappant c’est à quel point ils sont blessés par l’absence du thème de la banlieue dans la campagne électorale », a souligné François Bayrou aux journalistes qui l’accompagnaient. « La banlieue est oubliée parce qu’on pense que ce n’est pas un terrain de chasse. Je pense que pourtant c’est ici qu’il y a le plus de choses à dire et à faire ».
« Proposer à un jeune une formation sans, qu’il y ait d’emploi au bout, est une tromperie »
« Quelles que soient les familles qu’on rencontre, quel que soit l’âge de ceux avec qui on parle, la première question c’est le travail des jeunes », a souligné François Bayrou pour qui le coeur du problème repose sur l’orientation et le choix des formations. « L’affectation d’une formation par défaut est un problème. Il n’y a pas toujours de place pour tout le monde. Il faut une information en deux étapes, d’abord savoir ce que l’étudiant veut faire et ensuite savoir les possibilités de travail qui s’offrent à lui au bout de la formation », a-t-il soulign. « Quand un étudiant choisit une formation et qu’il n’y a rien au bout, c’est également une tromperie », a-t-il dénoncé. Pour lui, les filières doivent se créer en fonction des envies des élèves et du marché du travail : « Il faut à la fois qu’il y ait des formations en fonction des besoins des entreprises, mais également des formations en fonction des demandes et des attentes des étudiants », a-t-il affirmé.
Le candidat à la présidence de la République est également revenu sur l’importance de l’apprentissage du français en école primaire. « L’apprentissage du français est considéré comme une matière comme les autres. Cela n’est pas normal et je considère que la moitié du temps scolaire devrait y être consacré en école primaire », a-t-il revendiqué. Il a également rappelé l’urgence de soutenir les élèves qui arrivent au collège avec d’importantes lacunes : « Il faut une scolarisation particulière, ‘hors les murs’ par exemple, pour ces élèves à qui il manque des acquis et qui n’ont pas d’autre moyen d’exister en classe que d’y semer le désordre », a-t-il proposé.
« À l’égalité bla-bla, j’oppose l’égalité concrète ! »
François Bayrou a par ailleurs rappelé sa volonté de créer un ministère de l’Égalité, qui prendrait en charge « la lutte contre toutes les discriminations, qu’elles soient liées à l’origine, au handicap au sexe, ou à la vie personnelle ». Un ministère qui aura la charge selon lui d’agir pour « l’égalité concrète » et non pas « l’égalité bla-bla ».
Accompagné de Karim Yahiaoui, conseiller municipal de Villeneuve-la-Garenne, François Bayrou a terminé son déplacement au coeur de la cité de la Caravelle. Entouré d’enfants curieux et d’habitants venus lui apporter leur soutien, il a réaffirmé sa conviction que les banlieues sont elles aussi « des espaces essentiels de vivre ensemble et de dynamisme, où l’on peut rencontrer ce qu’il y a de plus raisonnable dans chaque citoyen ».
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