François Bayrou dans le Loir-et-Cher

François Bayrou a débattu avec une centaine de femmes élues locales, responsables syndicales et associatives, mercredi 7 mars, dans le Loir-et-Cher.

Le candidat à la présidence de la République a répondu mercredi soir à l’invitation de son amie la sénatrice-Maire Jacqueline Gourault, qui réunissait dans sa commune de la Chaussée-Saint-Victor une centaine de femmes pour un débat centré sur l’égalité.

Pendant plus de deux heures, celles-ci ont fait part à François Bayrou de leurs expériences personnelles, professionnelles et civiques en la matière. Un échange chaleureux et constructif, au cours duquel le député des Pyrénées-Atlantiques a réaffirmé plusieurs mesures concrètes qui figurent dans son programme. « Un échange très émouvant. Chacune d’entre elles exprimant ce qu’elle vivait et ce qu’elle ressentait, avec beaucoup de courage, parfois sur des sujets qui ne sont pas faciles », a-t-il commenté.

« Pour la journée de la femme, il me semblait intéressant d’être sur le terrain. Lorsque je regarde la société française dans tous ses aspects et aussi précisément possible, je ne peux que constater quelque chose de frappant : les inégalités et les discriminations sont très importantes, y compris parfois qu’on ne ressent pas. Les femmes, qui rappelons-le composent la majorité de la société, ressentent la difficulté qu’il y a à faire reconnaître la simple et même banale égalité qu’il devrait y avoir dans la vie professionnelle et la vie civique à l’egard des hommes. Ce sentiment est une réalité extrêmement forte », a souligné François Bayrou.

« Les violences faites aux femmes constituent une préoccupation première »

Selon lui, « il y a d’une part des raisons objectives » : « les femmes, en raison de leur grossesse, rencontrent très souvent l’incompréhension et l’inquiétude de l’employeur parce que leur carrière professionnelle doit s’interrompre le temps de mettre au monde un enfant et le temps de le lancer dans les premiers mois de la vie. C’est une réalité que les employeurs vivent mal malgré les textes de lois », a-t-il regretté.

Mais « il y aussi des raisons plus culturelles », a-t-il poursuivi. « Nous venons d’une société dans laquelle le rôle des femmes et des hommes était extrêmement distinct. À l’interieur de la famille, à la maison, ceci était très important, y compris dans ma génération. On considérait, moi y compris quand j’étais jeune, qu’il y avait une répartition des rôles. De ce point de vue, il y a eu des évolutions rapides et notables, mais qui doivent être encore plus plus grandes et qui en appellent d’autres”, a-t-il développé, tout en rappelant par exemple « la discrimination dans la vie civique, qui place la France au 61e rang mondial en matière de représentation des femmes dans la vie politique ».

« Parmi mes préoccupations premières, il y a aussi le fait que les femmes sont souvent – et de loin – plus victimes de violences à la maison que les hommes. La très grande difficulté quand on est victime de ce type de violences, c’est d’en parler, car il faut prendre son courage à deux mains pour rompre le silence, puis de trouver un refuge et une défense judiciaire efficace qui écarte la menace », a analysé François Bayrou.

« Je propose un ministère de l’Égalité, qui garantisse un accès réel aux droits »

« Au fond, quand on regarde toutes ces inégalités, il me semble qu’il y a un vrai travail politique à faire qui n’a jamais été fait. Souvent, les droits juridiques existent, mais il y a un problème d’accès aux droits réels. La Halde, ce n’est que l’examen de dossiers individuels. Il faut aller plus loin. C’est pourquoi je propose la création d’un ministère de l’égalité, de toutes les égalités, qui fera qu’au sein du gouvernement quelqu’un se sentira en charge de toutes celles et tous ceux qui ressentent des inégalités chez eux, sur eux et entre eux », a annoncé le candidat à la présidence de la République.

En matière de violences, François Bayrou s’est dit « très sensible à la question des lieux d’accueils” : “Je souhaite des lieux d’accueil plus répandus et plus organisés, pour devenir des lieux d’accompagnement et de réinsertion, qui ne soient plus simplement des refuges pour une nuit ».

Il a également appelé à un élargissement des modes de gardes : “Inventons des modes de garde plus larges, par exemple des regroupements d’assistantes maternelles qui seraient une réponse de proximité et moins chère que l’ouverture d’une crèche. On ne fait pas assez confiance aux élus en la matière.

Pour ce qui est des entreprises, le candidat propose « une réponse simple : taper au portefeuille quand une inégalité salariale est constatée« , c’est-à-dire la mise en place d’amendes contraignantes.

« La parité en politique passera par la loi »

Enfin, François Bayrou est revenu sur le sujet essentiel de la représentation des femmes en politique. Il souhaite « un mode de scrutin par liste qui oblige à la parité » et ouvre le débat sur le scrutin uninominal majoritaire avec « l’idée d’un regroupement par exemple des cantons pour exiger des tickets qui permettent l’élection d’une femme et d’un homme ». « Même au scrutin majoritaire, qui n’est pas la panacée mais qui a aussi des avantages, nous pourrions ainsi faire progresser la parité instantanément et ce jusqu’à la totalité de l’assemblée ».

 

Découvrez la vision en matière de parité de Marielle de Sarnez, eurodéputée et directrice de la campagne de François Bayrou.

Cette entrée a été publiée dans Actu locale, avec comme mot(s)-clef(s) , . Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *